La santé au travail : un enjeu majeur pour l’entreprise
Depuis une réforme de 2010, les missions du médecin du travail se développent au sein des « services de santé au travail » (SST). Ils sont organisés soit au sein de l’établissement, soit en inter-entreprises. Le traditionnel « service médical du travail », s’est donc élargi à une équipe pluridisciplinaire composée d’experts de la santé :
- médecin du travail,
- infirmière de santé au travail,
- psychologue du travail,
- ergonome,
- intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP)…
Un renforcement des compétences indispensable à l’heure où la santé au travail devient un enjeu majeur au sein des organisations.
La mission des services de santé au travail ?
« Éviter toute altération de la santé physique et mentale des travailleurs du fait de leur travail » (article L4622-2 du Code du Travail). Sur le terrain, le médecin du travail, entouré de son équipe, est le mieux placé pour repérer les signaux faibles en terme d’organisation et pour proposer des mesures préventives.
Les trois niveaux d’intervention de la prévention
Le médecin du travail peut intervenir pour tous les types de risques (physiques, psychosociaux, organisationnels, chimiques, biologiques…).
- PREVENTION TERTIAIRE : être à l’écoute des salariés fragilisés par leur travail, au plan physique ou mental. Tout salarié en situation de souffrance peut demander une consultation exceptionnelle auprès du médecin du travail. Celui-ci peut, le cas échéant, l’orienter vers son médecin traitant, n’étant pas lui-même habilité à réaliser des actes médicaux. En revanche, il peut décider d’une inaptitude (partielle ou totale) du salarié, en préconisant, le cas échéant, l’aménagement ou la transformation de son poste.
- PREVENTION SECONDAIRE : veiller à l’évolution des conditions de travail et à la santé des collaborateurs. Du fait de son devoir d’alerte, il peut par exemple signaler à l’employeur les risques, les situations de mal-être ou les problèmes de santé observés (troubles musculo-squelettiques, alcoolisme, consommation d’alcool ou de drogue sur le lieu de travail, pénibilité du travail à certains postes, excès de pression dans tel service…).
- PREVENTION PRIMAIRE : mener des actions pour supprimer les facteurs de risques professionnels. Le médecin du travail peut par exemple proposer des mesures préventives pour adapter les rythmes de travail à la physiologie humaine.
En intervenant tant sur le plan individuel que collectif le médecin du travail, entouré de son équipe, occupe donc une position privilégiée dans la politique de prévention des entreprises. D’où son rôle clé dans la réalisation du Document Unique d’évaluation des risques.
A noter : le médecin est tenu de rédiger un rapport global d’activité annuel et de tenir à jour une « fiche d’entreprise » où sont recensés les risques professionnels et le nombre de salariés exposés à ces risques. Reflets du terrain, ces outils sont indispensables pour mettre en oeuvre une démarche de prévention efficace.