L’activité physique est un puissant allié de la santé mentale. Marcher, courir ou simplement se promener, tout mouvement stimule le cerveau et agit sur notre bien-être. Pourtant, nous ne bougeons pas assez. Entretien avec le docteur Franck Rolland, spécialiste en santé publique.
Fatigue, manque de motivation ou idées reçues sur la nécessité de pratiquer un sport intensif freinent trop souvent l’envie d’action. Or, les bienfaits du mouvement sont scientifiquement prouvés : il réduit le stress, améliore l’humeur et protège les fonctions cognitives. Alors, comment intégrer plus de mouvement au quotidien ? Quelle influence sur notre état d’esprit ?
Le Dr Franck Rolland, médecin spécialiste en santé publique, nous éclaire sur ce lien indissociable entre corps et mental.
L’activité physique, est-ce forcément du sport ?
Non, pas du tout ! Pratiquer une activité physique ne signifie pas nécessairement s’inscrire à la salle de sport ou courir un marathon. Il peut s’agir de gestes simples : sortir son chien, marcher quelques minutes, jardiner ou même monter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur. L’essentiel, c’est d’intégrer du mouvement dans sa journée.
Pourquoi dit-on que l’activité physique est bénéfique pour la santé mentale ?
Parce que la tête et le corps fonctionnent ensemble. S’occuper de son corps, c’est aussi prendre soin de sa tête. L’activité physique stimule des mécanismes biologiques qui favorisent le bien-être mental : meilleure oxygénation du cerveau, régulation des émotions, réduction du stress… Elle joue également un rôle dans la prévention de certaines pathologies comme la dépression ou l’anxiété.
Pratiquer en groupe apporte-t-il un bénéfice supplémentaire ?
Oui, car l’effet de groupe booste la motivation. Se retrouver avec d’autres personnes donne un cadre et une régularité, ce qui aide à ne pas abandonner. Que ce soit une séance de gym en club, une marche entre amis ou un cours de danse, la dynamique collective entretient la motivation et renforce le plaisir de l’activité. Mais il n’y a pas d’obligation : certaines personnes se sentent mieux en pratiquant seules. L’important, c’est que l’activité choisie soit plaisante et régulière.
Que se passe-t-il dans notre corps lorsqu’on bouge ?
Dès que l’on pratique une activité physique, le cerveau libère un cocktail de molécules et d’hormones, comme les endorphines et la dopamine, qui procurent une sensation de bien-être immédiate. C’est ce qu’on appelle parfois « l’euphorie du coureur », mais cet effet n’est pas réservé aux sportifs ! Marcher, danser ou nager permet aussi de ressentir ce boost naturel.
Les bienfaits sont-ils les mêmes à tout âge ?
Ils évoluent en fonction des périodes de la vie. Chez les plus jeunes, l’activité physique joue un rôle essentiel dans l’équilibre émotionnel et peut réduire les risques de mal-être ou de troubles anxieux. À l’âge adulte, elle contribue à gérer le stress et à maintenir une bonne santé mentale. Pour les seniors, elle devient une alliée précieuse pour préserver les fonctions cognitives et prévenir le déclin cérébral.
Un dernier conseil ?
Ne vous mettez pas la pression ! Il ne s’agit pas de performances ou d’objectifs inatteignables, mais d’intégrer du mouvement de façon naturelle et agréable dans son quotidien. Bouger doit rester un plaisir, car c’est ainsi que l’on en tirera tous les bénéfices.
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