#TousHéros S1 - Lumière sur le Handisport

Le triple champion olympique Alain Bernard arrive les yeux bandés et découvre au dernier moment quel sport il doit pratiquer et avec quel champion handisport. Défi : tester leur discipline en se mettant lui-même en situation de handicap.

Episode 1 : la natation

Alain rencontre Théo Curin

Dans ce 1er épisode, Alain Bernard sera dans son élément et nagera, aux côtés de Théo Curin, dans des conditions aussi contraignantes que spectaculaires : les poings serrés et les jambes attachées.
Comment va-t-il relever le défi ?

Durée de visionnage : 05:01
  • Qu’est-ce que vous retenez de cette expérience ?

    Alain : De belles rencontres, de belles personnes. On se rend compte que le projet sportif est au cœur de tous leurs projets. Ces mises en situation de handicap, pour moi, c’était une révélation aussi, parce qu’on a beau s’imaginer des handicaps comme ça, dans différents sports, qu’on attache les mains ou qu’on ait une mobilité réduite sur certains appareils, ça engendre un peu de frustration parce qu’on a envie de s’exprimer pleinement. Mais on sait qu’eux sont dans cette situation tous les jours. C’était une bonne sensibilisation. J’ai été bon ?

    Théo : Si, tu étais très bon ! C’était un régal, et d’avoir pu faire ça avec Alain, c’était que du bonheur. Il a été vraiment intéressé à chaque épisode et c’est ce que j’ai apprécié. Les sportifs ont joué le jeu, et Alain aussi, donc ça va rendre super bien.
     

    On peut parler de complicité ?

    Alain : Le fait de se connaître depuis un certain moment (se connaître sans trop se connaître finalement) je crois qu’on a beaucoup de respect mutuellement l’un pour l’autre. Théo, il est jeune et il est inspirant. Et peut-être que j’ai été inspirant pour lui à un autre moment d’une autre façon. On s’entraide, avec une génération d’écart quand-même, et on s’entraide dans nos projets. On est curieux de partager nos anecdotes et nos péripéties quand ça arrive aussi ! On a toujours besoin de repères.
     

    Quel a été le plus difficile ?

    Alain : Le plus frustrant est de ne pas pouvoir s’exprimer à nos pleines capacités, qu’on ait les mains dans un sac, ou qu’on soit attaché, etc. Ce sont des choses frustrantes.
     

    Théo, que penses-tu de ta première expérience d’animateur ?

    C’est hyper intéressant, mais en même temps ça me fait bizarre d’être de l’autre côté, car habituellement on me pose des questions et je réponds, alors que là, c’était l’inverse. C’était intéressant, je me suis éclaté, et pourquoi pas continuer encore dans cette voie-là.


    Donner plus de visibilité sur le handisport

    Théo : On est en plein dedans, c’est en train de progresser. Il y a de gros efforts qui sont faits avec les médias mais ça prend beaucoup de temps. On est en pleine progression. Nous, sportifs handi, on se le dit et on est conscient que les choses sont en train de changer, mais ça prend un peu de temps.

    Alain : Avec le recul, je me rends compte qu’il y a une vingtaine d’années Théo, en l’occurrence, n’aurait pas occupé l’espace médiatique qu’il occupe aujourd’hui. C’est en grand partie liée aux réseaux sociaux car il est capable de poster des choses sur sa vie, sur ses défis, sur son quotidien. Donc on s’immerge assez facilement dans son environnement. Mais il y a une vingtaine d’années, cela aurait sans doute été une autre paire de manches car espace médiatique plus restreint. C’est ça aussi qui fait la force de cette démocratisation, j’ai envie de dire du handicap. On est sur le bon chemin. On y travaille, d’abord à travers la websérie Harmonie Heroes, on a envie de sensibiliser les gens qui vivent ce handicap, mais aussi celles et ceux qui ne le vivent pas et qui sont touchés par ça. J’espère que ces expériences vont leur donner envie d’en parler autour d’eux.
     

    Faire de sa différence une force, un leitmotiv ?

    Théo : C’est la phrase que j’utilise souvent et que c’est la vérité pour moi, je le pense vraiment. Quand on a subi quelque chose de grave ou d’intense dans notre vie, on en sortira toujours plus fort, qu’il s’agisse d’une maladie, d’un accident, ou la perte d’un proche. Certes c’est difficile au début, on met du temps à s’habituer et à refaire parfois sa nouvelle vie, mais en tout cas pour ma part, le handicap ca a été quelque chose, mais je m’en suis servi comme tremplin. J’ai repris ma vie à zéro et aujourd’hui, je kiffe ma vie ! Et c’est que du bonheur. La seule chose que je dis c’est que, si moi j’ai pu le faire, tout le monde peut le faire.
     

    Vous partagez une passion commune qui est la natation. Qu’est-ce qui vous a donné envie de nager ?

    Théo : Pour ma part, c’était Philippe Croizon, nageur de l’extrême. Ça m’a donné envie de faire comme lui, justement, j’ai vu que lui était capable de nager. Je me suis dit pourquoi pas moi. Et ça a commencé comme ça.

    Alain : Pour moi ça a été pour des raisons de sécurité dans un premier temps. C’est ma maman qui voulait que j’apprenne à nager comme les grandes sœurs. On habitait à côté d’une piscine et j’ai chopé le virus, comme on dit. Je ne suis plus jamais ressorti des bassins. Voilà ce qui est fort et ce qu’il faut retenir, c’est qu’à travers du sport, on arrive à faire des projets immenses. Et, comme dit Théo, on peut avoir des accidents de vie, des grosses déceptions, la vie nous offre tellement de choses à faire à travers le sport, c’est une ressource inépuisable de rencontre, de plaisirs, de défis, d’environnement. Cette attitude positive de Théo, elle nous inspire tous.

Episode 2 : l'athlétisme

Alain rencontre Valentin Bertrand

23 ans et originaire des Hauts de Seine. Né avec une hémiplégie, il pratique depuis l’âge de 15 ans l’athlétisme handisport au sein du club du Stade Français. Il est champion de France Espoir handisport au 400m en 2013 et a participé aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. Il est également vice-champion de France Espoir handisport indoor sur le 400m en 2012 et 2013 et en saut en longueur en 2013.

Durée de visionnage : 04:59
  • Valentin, comment as-tu vécu cette expérience ?

    Expérience très enrichissante, de faire découvrir à Alain et Théo l’athlétisme et la piste. Alain s’en est super bien sorti. Etre dans le rôle de coach m’a rappelé mes premières années de Staps, c’est une très belle expérience.

    C’est une initiative qui fait changer les mentalités et c’est exactement ce que l’on veut à l’approche de Tokyo 2020 et Paris 2024, car avant d’être des personnes en situation de handicap, nous sommes avant tout des sportifs, qui nous entraînons autant que les valides. C’est comme ça qu’on va changer le regard.
     

    Comment se passe la conciliation entre ta vie étudiante et ta carrière sportif ?

    J’ai dû couper ma dernière année de Master en 2 ans pour avoir le temps de me consacrer à ma vie de sportif et à mes études. C’est aussi une grande organisation et beaucoup d’aménagements au quotidien pour concilier les deux.

Episode 3 : le goalball

Alain rencontre Coralie Gonzalez

30 ans et originaire de Toulouse. Malvoyante de naissance, elle perd totalement la vue il y a 2 ans, à l’âge de 28 ans. Elle a toujours pratiqué du sport et a basculé dans le handisport à l’âge de 20 ans. Attirée par les disciplines collectives, elle commence le goalball en 2010 et le pratique désormais au sein du club de Toulouse. Elle fait également partie de l’équipe de France et a participé aux championnats d’Europe au Portugal en 2016 puis à ceux de 2018 en Pologne.

Durée de visionnage : 05:46
  • Coralie, pouvez-vous nous présenter le Goalball en quelques mots ?

    C’est un sport pour les non voyants, qui se joue avec un ballon sonore. On est 3 contre 3 et le but c’est de marquer dans le camps adverse en faisant rebondir le ballon sur le terrain d’un côté à l’autre, les buts étant derrière les joueurs qui défendent.
     

    Heureuse de participer à cette websérie ?

    Je suis très honorée. Le goalball est pour moi une véritable passion donc le faire découvrir à un sportif de haut niveau comme Alain Bernard c’est juste Waouw !
     

    Et toi Alain, quel bilan tires-tu de cette expérience ?

    C’est un sport qui demande pas mal d’adresse et qui demande de la concentration. On retient son souffle et on est un peu sur le qui vive pour deviner les trajectoires des balles. C’est le sport qui parle et non le handicap. On a un objectif commun, on est une équipe et on a envie de progresser, de gagner. C’est une leçon de vie car moi je peux enlever mon masque et ma vie reprend comme elle était avant, mais eux, c’est tous les jours qu’ils doivent vivre avec ça. C’est un combat de tous les jours et le sport est pour eux je pense un réel échappatoire.

Episode 4 : le para-aviron

Alain rencontre Perle Bouge

41 ans et originaire de Rennes, à l’âge de 19 ans, circulant à moto, Perle se fait renverser par une voiture et devient paraplégique. Après avoir fait partie de l’équipe de France de basket fauteuil de 2001 à 2010, elle décide de s’initier à l’aviron, avec succès puisqu’elle est quatre fois vice-championne du monde puis médaillée d’argent aux Jeux paralympiques de Londres 2012 et de bronze à Rio en 2016. Elle fait également partie de la commission des athlètes Paris 2024.

Durée de visionnage : 05:34
  • Comment s’est passé le tournage Perle ?

    Je trouve ça génial qu’Alain Bernard soit venu découvrir l’aviron. Il s’est réellement pris au jeu ! Avoir un champion parmi nous sur ce tournage c’était un réel honneur, je suis un peu émue. Alain était décontracté et il donne une belle image des athlètes de haut niveau. C’est souvent la chose dont on a peur mais au final il a été très accessible et a joué le jeu. D’un autre côté, on sentait le compétiteur : ça l’énervait de ne pas réussir ! C’est chouette car même si aujourd’hui il a arrêté de pratiquer, ça reste un sportif dans l’âme et il avait envie de se prouver et de prouver aux autres qu’il était capable de le faire.

    Je trouve ça super que des athlètes comme Alain s’intéressent au sport paralympique. Il a dit "avoir pratiqué un sport" et c’est ce qu’il faut retenir aujourd’hui : on était tous là pour faire du sport.
     

    Comment as-tu vécu ton rôle de coach ?

    On a pu parler technique mais c’est vrai qu’on se rend compte que ce n’est pas facile de transmettre. Pour nous c’est une habitude, on fait nos mouvements sans se poser de questions. Là, il fallait réfléchir pour essayer de le mettre le plus à l’aise possible mais aussi le faire progresser, car le but était qu’il se fasse un minimum plaisir entre les débuts et la sortie.
     

    Est-ce que c'est compliqué de concilier vie pro et vie perso ?

    Je fais ce sport pour le plaisir et la passion. A mes yeux ce n’est pas un sacrifice, c’est juste un choix de vie de faire du haut niveau. Donc j’essaie d’adapter mes entrainements soit le matin, soit le midi, soit le soir. J’ai la chance d’avoir un détachement professionnel une partie de mon temps pour me permettre de participer aux stages et aux compétitions. Donc on ramène des médailles mais c’est aussi grâce aux employeurs, à la famille, aux entraineurs qui nous soutiennent et nous aident à mener à bien nos projets.

    Tout est une question d’organisation. Quand je monte sur mon bateau, je me libère de mon stress quotidien et ça me permet de garder un juste équilibre.

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