Le syndrome des apnées obstructives du sommeil, ou SAOS, correspond à une obstruction des voies aériennes supérieures dues au relâchement des muscles qui contrôlent la langue et le voile du palais. Car avec l’avancée en âge, ces muscles se relâchent, sans parler du surpoids qui va rétrécir d’autant le passage de l’air au niveau de l’oropharynx du fait de l’accumulation d’amas graisseux dans les parois. Cette obstruction va se manifester par un passage difficile de l’air responsable du bruit de ronflement.
Apnées
Dans certains cas, le passage est si réduit que la respiration s’arrête temporairement. C’est l’apnée du sommeil, qui n’est pas mortelle – la respiration reprend toujours -, mais lourde de conséquences. En pratique, le SAOS correspond à 8 à 10 apnées d’au moins 10 secondes par heure de sommeil, contrastant avec des périodes de ronflement bruyant qui doivent alerter. Chez certains, les apnées peuvent même se compter par centaines lors d’une nuit, jusqu’à 500 parfois ! Dans la majorité des cas, c’est le (la) conjoint(e), gêné(e) par le ronflement ou inquiet(e) par les apnées, qui donne l’alerte.
Surpoids
Le SAOS affecte 2 à 4 % de la population, en majorité des hommes âgés de 40 à 65 ans. Il touche plutôt les personnes souffrant d’une surcharge pondérale. D’autres circonstances exposent aux apnées du sommeil ou aux ronflements intempestifs :
- tabagisme,
- consommation excessive d’alcool,
- dîner trop lourd, nuit précédente de mauvaise qualité,
- usage de certains médicaments (benzodiazépines…).
Enfin, un menton fuyant constitue une autre cause de SAOS.
Risque cardiovasculaire important
Souffrir d’un SAOS constitue un facteur de risque cardiovasculaire (infarctus, accidents vasculaires cérébraux…). En effet, ces arrêts respiratoires qui peuvent durer plus d’une minute provoquent une diminution néfaste de la concentration d’oxygène dans le sang. En outre, à la reprise de la respiration (ronflement bruyant), la tension artérielle va augmenter brutalement, d’où un risque de lésions des parois artérielles. Le SAOS expose également à l’hypertension artérielle et au développement d’un diabète.
Conséquences professionnelles
Outre les ronflements, le SAOS s’accompagne d’une fatigue et d’une somnolence la journée responsables d’accidents routiers (risque multiplié par 6), d’une irritabilité, de retentissements professionnels ou familiaux.
D’autres signes doivent attirer l’attention, comme des maux de tête le matin, des troubles de la concentration ou de la mémoire, des troubles de l’érection et de la libido. Autant d’éléments qui doivent amener à consulter son médecin. Perdre du poids, mais pas seulement En prévention du SAOS comme en traitement, il va falloir perdre du poids en cas de surcharge, éviter les repas trop gras ou alcoolisés ainsi que les somnifères, réduire voire arrêter sa consommation tabagique et dormir sur le côté pour éviter la bascule de la langue vers l’arrière. Le traitement proprement dit comporte selon les cas :
- le port d’un masque nasal pendant le sommeil qui va délivrer de l’air pressurisé (Pression Positive Continue) ;
- l’utilisation d’une gouttière dentaire ;
- l’utilisation de spray anti-ronflement ;
- l’intervention chirurgicale (uvulo-palato-pharyngoplastie ou « turbinoplastie ») qui consiste à raccourcir le voile du palais
ou à retirer une partie de la luette ; - l’avancée chirurgicale du menton en cas de menton fuyant.
Si vous pensez avoir un SAOS, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou à votre médecin du travail.
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