Qu’est-ce qu’un défibrillateur ?
Lorsque le coeur est en fibrillation, il se dérègle et provoque des mouvements rapides et désordonnés, avec un risque élevé de mort imminente. L’utilisation d’un défibrillateur automatisé peut redonner à l’organe un rythme normal, grâce à un choc électrique de plusieurs milliers de volts. Cependant, c’est à condition d’intervenir en quelques minutes.
Que dit la loi ?
La règlementation du travail n’oblige pas l’employeur à se doter de défibrillateurs. Toutefois, le Code du Travail précise que « les lieux de travail doivent être « équipés d’un matériel de premier secours adapté à la nature des risques et facilement accessibles » (article R.4224-14).
En cas d’accident, la responsabilité de l’employeur peut être engagée, en vertu de son obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Précisons qu’un accident cardiaque sur le lieu de travail est qualifié « d’accident du travail ». Dans le cadre de la législation professionnelle, la victime bénéficie alors d’une prise en charge (indemnités journalières, frais médicaux, d’hospitalisation, rente en cas d’incapacité…). Or, ces coûts impactent le taux de cotisation accidents du travail/maladies professionnelles de l’employeur.
Quand est-il souhaitable de s’équiper ?
L’installation de défibrillateurs concerne toutes les entreprises, même si elles ne sont pas « à risques ». Dans certains cas, elle est toutefois recommandée :
- si les salariés sont soumis à des efforts intenses (manutention), travaillent dans des ambiances thermiques difficiles ou sont exposés à des risques électriques ou de noyade,
- si l’entreprise emploie une majorité de quinquagénaires ou des personnes ayant déjà eu des soucis cardiaques,
- si l’entreprise est éloignée de centres de secours.
D’une façon générale, le Comité Français de Réanimation Cardio-pulmonaire (CFRC) préconise d’installer des défibrillateurs :
- dans les lieux très fréquentés par le grand public (gares, centres commerciaux, salles de spectacles…),
- dans les lieux où le risque de mort subite est élevé (stades, maisons de retraite…).
Quel type de matériel choisir ?
Depuis un décret du 4 mai 2007, toute personne non médecin, même non formée, peut utiliser des Défibrillateurs Automatisés Externes (DAE). Sous cette appellation, on distingue le Défibrillateur Semi-Automatique (DSA) et le Défibrillateur Entièrement Automatique (DEA).
Le premier modèle oblige le sauveteur à presser un bouton pour délivrer le choc. Dans le second cas, l’appareil évalue le rythme cardiaque avant de déclencher automatiquement le choc, après émission d’indications vocales. Le DEA est donc conseillé en milieu bruyant.
À noter : le choix et l’utilisation d’un défibrillateur doivent se faire en concertation avec le CHSCT ou les délégués du personnel, au fait des conditions de travail. L’avis du médecin du travail est tout aussi indispensable.
Combien coûte un défibrillateur ?
À l’achat, la fourchette de prix est comprise entre 800 et 2000 € pour les DSA. Comptez 1500 à 2000 € pour les DEA. Pensez cependant à évaluer les coûts annexes : électrodes, batteries, boîtier mural, chargeur de batterie, maintenance. A la location, des prestataires proposent des formules à partir de 150 € par mois incluant souvent un package : matériel, maintenance, entretien, formation du personnel…
Les chiffres clés
En France, chaque année, près de 50 000 personnes sont victimes d’arrêt cardiaque, selon les données de l’Assurance Maladie. Le taux de survie est encore de 5% dans l’Hexagone, alors qu’il est 4 à 5 fois plus élevé dans les pays où les lieux publics disposent de défibrillateurs. La nécessité de s’équiper est donc évidente, quand on sait que le recours au massage cardiaque et à la défibrillation dans les 5 premières minutes augmentent les chances de survie de 30%.
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