Si l'allongement de l'espérance de vie que nous vivons aujourd’hui, permet aux jeunes seniors d’être plus en forme et plus actifs qu'auparavant, nombreux sont ceux qui connaissent un "blues" passager au moment de la retraite. En cause, souvent, un manque d'anticipation de la retraite et de gestion du temps, qui peut entraîner un état d’oisiveté.
Alors que les aides et les possibilités de vous renseigner sur les aspects administratifs et financiers de la retraite sont nombreuses, nous pouvons déplorer qu'à ce jour, à un moment où paradoxalement le focus est mis sur la santé mentale au travail, la transition vers la retraite ne fasse pas l'objet d'une prise en charge psychologique systématique. C'est un vrai bouleversement de vie et, sans préparation, les jeunes retraités peuvent se retrouver perdus et déstabilisés.
Le terme même de retraite induit le retrait de la société et des barrières entre deux mondes : celui des actifs et celui des retraités. Cette fracture peut se faire ressentir. Et surtout, même s'il ne faut pas être dans le déni pour autant, cela renvoie le jeune retraité à l'idée de la vieillesse et de la perte d’autonomie. Un état d’esprit peu évident pour aborder une nouvelle étape de vie... Pour autant, il est vrai que le passage à la retraite implique une part de deuil. Il faut en effet que le jeune retraité fasse le deuil de son statut, de sa fonction au travail, voire même de sa définition de soi.
Comme l'explique la psychologue Anastasia Blanché dans La retraite, une nouvelle vie, une odyssée personnelle et collective : « Lorsque l’on quitte son emploi, que l’on fait « son pot de retraite » – ce rituel nécessaire pour bien tourner la page, pour faire la transition et bien quitter cette vie professionnelle – on perd son statut. Lorsque, pendant 40 ans, le travail a structuré son identité et que l’on s’est défini toute sa vie comme ingénieur ou comme enseignant, qui va-t-on être ensuite ? Peut-on être quelqu’un d’autre qu’un ancien de l’entreprise X ou qu’un retraité de l’Éducation nationale ? Oui. Mais pour certains, qui, malgré la généralisation du « temps libre », s’étaient épanouis quasi exclusivement grâce au travail, ou qui avaient un « métier passion », c’est loin d’être évident ».
> Le meilleur conseil ? Bien préparer sa retraite !
Certains auront besoin de se livrer à une réflexion solitaire, d'autres d'adhérer à des groupes de parole plus informels ou encore d’échanger avec ses proches, mais l'important est de s'y confronter. Car, le passage à la retraite est une épreuve qui apporte beaucoup d’introspection. De ce fait, la première étape à réaliser est de retrouver une bonne estime de soi. Le travail ne définit pas les actifs, tout comme la retraite ne définit pas les retraités. La solution est de considérer cette période de transition comme un véritable tremplin vers soi.