Comment conjuguer les défis du changement climatique et les enjeux de santé des salariés ?

2 minute(s) de lecture
Mis à jour le 14 avril 2023


Notre environnement se dégrade, les températures augmentent, les paysages se modifient, nos océans connaissent de profonds bouleversements… Ces changements brutaux ont un impact sur notre santé. À l'inverse, notre santé, et plus généralement le secteur de la santé lui-même, a un impact carbone dont il faut tenir compte.

Comment, dans ce contexte, concilier défi climatique et enjeux de santé des salariés ?

Le point avec Lionel Fournier, membre du Comité de Direction générale, Directeur santé et écologie chez Harmonie Mutuelle et Directeur du développement durable du groupe Vyv.


Lionnel Fournier, directeur santé et écologie chez Harmonie Mutuelle

  • Est-ce bien le rôle d’une mutuelle de parler climat ?

    Lionel Fournier : On pourrait effectivement se contenter, et c'est déjà beaucoup de donner l’accès aux soins, de permettre aux gens de faire face aux conséquences financières d’un problème de santé. Mais au regard de la situation actuelle, ce n'est pas suffisant. Si l’environnement continue de se dégrader, c'est notre santé qui est en jeu. La canicule est à l’origine de 11 000 morts cet été en France ; cela veut bien dire que le dérèglement climatique a un impact direct sur notre santé. Il faut donc intervenir en amont, et c'est pour cela que Harmonie Mutuelle s'empare du sujet.

     

    Vous faites de la prévention ?

    LF : Oui, mais plus globalement, nous savons que les solutions technologiques seront utiles, mais pas suffisantes. On va donc avoir besoin d’accompagner les évolutions des modes de vie sur les mobilités, sur les façons de travailler, etc. En tant qu'organisme mutualiste, nous pouvons justement fédérer les énergies, faire connaître le sujet et agir concrètement.


    Comment une mutuelle et les entreprises peuvent-elles agir pour limiter les dérèglements climatiques et améliorer notre santé ?

    LF : D’abord, chaque entreprise peut travailler sur son modèle économique, à savoir : comment rendre le service qu’attend mon client en utilisant moins de ressources naturelles, moins d’énergie carbonée. Nous pouvons aider à la réflexion. Nous pouvons aussi intervenir sur d’autres sujets, comme la mobilité par exemple. Aujourd'hui, nous savons qu’utiliser des mobilités actives, comme le vélo, c’est bon pour la santé en évitant certaines conséquences du diabète, des maladies cardiovasculaires ou de certains cancers. Mais nous pouvons aussi très concrètement accompagner les entreprises pour lutter contre les vols de vélo, par exemple.


    Les entreprises peuvent installer des parkings à vélos ; c’est concret !

    LF : Absolument ! Si vous investissez dans un vélo électrique pour faire tous les matins de 5 à 10 kilomètres et que vous vous faites voler votre vélo une fois, vous ne recommencerez pas. Il y a aussi le sujet de l’alimentation. Avoir une alimentation de produits frais locaux, vous allez le faire s’ils sont accessibles. Mais si c'est trop compliqué dans votre vie quotidienne, vous ne le ferez pas. Il faut donc traiter ces sujets-là.


    Est-ce que la sobriété est une des solutions pour lutter contre le dérèglement climatique et améliorer la santé des salariés ?

    LF : C’est une solution. Aller vers moins d’utilisation d’énergies carbonées, pétrole ou gaz, c'est un élément essentiel de lutte contre le dérèglement climatique. De toute façon, les entreprises vont devoir, à leur façon et à leur rythme, aller vers des modes de production ou de distribution, moins consommateurs de ressources naturelles ou d'énergie carbonée, car les prix ne vont pas diminuer.


    Harmonie mutuelle est allée plus loin en signant un partenariat avec l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Que prévoit concrètement ce partenariat ? 

    LF : Prenons les études scientifiques : si nous dépassons 1,5 degré de réchauffement global mondial voire si nous atteignons les 2 degrés - comme c’est malheureusement possible -, les conséquences seront très réelles sur notre santé. Et tout ce que feront les entreprises pour lutter contre le dérèglement climatique, ce sera du concret pour notre santé.

    L’Ademe a justement une compétence reconnue auprès des entreprises pour créer des programmes avec une action structurante, forte, coordonnée et puissante de décarbonation.

    Pour l'instant, nous avons choisi 3 programmes :

    • Le fond de décarbonation de l'industrie, c'est à dire des industries qui décarbonent une chaîne industrielle.
    • Le fonds chaleur, c'est à dire des entreprises qui sont très consommatrices de chaleur et qui se basent sur une production décarbonée.
    • Les entreprises qui ont fait évaluer leur stratégie climat dans le cadre de la méthode ACT et qui publient leurs notes. Et je peux vous dire que compte tenu du niveau d'exigence de cette évaluation, les entreprises qui publient leurs notes sont vraiment dans une perspective de progrès sérieux.

    Concernant les entreprises qui suivent ces programmes, nous avons décidé de les accompagner et de leur accorder des avantages sur la protection sociale avec des avantages tarifaires et des services complémentaires en entreprise pour leurs salariés. Ce qui permet d’associer la dimension écologique à la dimension sociale.

  • Retrouvez l’ensemble des épisodes du podcast sur toutes vos plateformes préférées. Avec le podcast Inspiration RH, Harmonie Mutuelle vous propose d’aborder de façon très pratique les enjeux de protection et de valorisation du potentiel humain en entreprise

  • 1/5
    "Pas la bonne adresse "
    Chantal c.
    06 avril 2023
  • 4/5
    Cette personne n’a pas laissé de commentaire.
    Entreprise cliente w.
    06 avril 2023
  • 5/5
    "Ma famille"
    Avis anonymisé.
    07 avril 2023
  • 5/5
    "J'ai choisi ¨économique¨¨qui est abordable, bonne relation prix-qualité, en attendant de passer en ¨confort¨ l'année prochaine"
    Anna n.
    07 avril 2023
  • 5/5
    "La renommée de la mutuelle "
    Avis anonymisé.
    12 avril 2023
  • 4/5
    Cette personne n’a pas laissé de commentaire.
    Caroline b.
    12 avril 2023
  • 5/5
    "Prix et niveau de remboursement "
    Martine h.
    12 avril 2023
  • Développer les pratiques et la posture du manager coach

    2 minute(s) de lecture
    Mis à jour le 24 avril 2023


    Le manager coach a le vent en poupe. Exit le management « à la papa » avec trop de directives. Désormais, le manager accompagne son équipe à la fois vers plus d'autonomie et de responsabilisation. Il doit aussi savoir déléguer et susciter l'envie.

    Mais comment y arriver ? Quelle est la définition précise du manager coach ? Tous les managers ont-ils justement cette âme de coach ?

    Le point avec Jimmy Souvannarath, Directeur général de Deepmark, cabinet en formation professionnelle spécialisé dans le management.


    Jimmy Souvannarath
    • Le manager coach, c’est quoi précisément ?

      Jimmy Souvannarath : Pour l’expliquer simplement, je vais citer Confucius : « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ». Cette citation résume l’engagement du manager coach pour accompagner ses collaborateurs vers plus d'autonomie. Mais Manager coach est un raccourci marketing. En effet et pour être plus juste, je dirais qu’un manager peut utiliser dans son management des postures et des outils du coach.


      Pourquoi est-il utile d’adopter cette posture ?

      JS : Nous sommes dans un monde fait de volatilité, d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté, ce qui provoque des changements de plus en plus dynamiques dans l'entreprise. Le manager pourrait utiliser des outils du coach pour aider ses collaborateurs à mieux accepter le changement. Ensuite, il y a la performance durable souhaitée par les entreprises, avec une concurrence accrue et une exigence plus forte des clients.


      On peut parler aussi du travail hybride : quelles sont les conséquences sur le management ?

      JS : Le management change à distance. La posture de manager coach, c'est d’avoir un accompagnement résolument orienté vers l’humain, avec plus de proximité pour instaurer un management sans distance.


      Il faut aussi prendre en compte la nouvelle génération…

      JS : Dans un baromètre Ipsos de 2021, « Talents, ce qu'ils attendent de l'emploi », des indications très intéressantes nous sont données sur le sujet. Les jeunes générations attendent d’un manager qu’il motive ses troupes à 87 %, qu’il soit à l'écoute à 86 % et fédère à 79 %. La posture du manager doit donc répondre à ce désir exprimé dans le baromètre d'être pris en compte dans ses besoins, en tant qu'individu.


      Le contexte change, on nous demande d’être plus flexible… Mais concrètement, comment devenir un manager coach ? »

      JS : D’abord, il faut mettre en place un rituel de management individuel en rupture de l’isolement dont on parlait tout à l'heure, pour accompagner vers plus d'autonomie. Ensuite, il faut s’inscrire dans une culture d’amélioration continue et de feedback. Pour terminer, cela permet de gagner en flexibilité pour vivre plus sereinement les changements fréquents et être acteur de son employabilité.


      Quelles sont les grandes différences avec un manager classique ?

      JS : Chaque manager dispose d’une palette d’outils qu’il utilise en fonction des situations managériales qui se présentent à lui. Le management de coach est une des dimensions du management qui passe par la confiance pour avoir une considération positive de ses collaborateurs et par la conscience, car n'y a pas de changement chez les collaborateurs sans conscience. Enfin, il y a la coresponsabilité : le manager doit être exigeant sur le processus pour aider son collaborateur à s'améliorer.


      Quels sont les bénéfices d’avoir un manager coach pour les équipes… et pour les entreprises ?

      JS : Le collaborateur comprend mieux ce qu'on attend de lui, sa mission et son rôle au sein de l'organisation. Il est aussi valorisé, car reconnu dans ses compétences spécifiques. Côté entreprises, c’est ce qu'on appelle la symétrie des attentions. La qualité de la relation entre l’employeur et ses salariés influence de manière importante celle qu'il entretient avec ses clients et leur satisfaction.


      Pour synthétiser, quels sont les ingrédients pour être un bon manager coach ?

      JS : L’écoute et le questionnement, mais aussi le choix de l’humain. Car il n'y a pas de performance durable sans humain.

    • Retrouvez l’ensemble des épisodes du podcast sur toutes vos plateformes préférées. Avec le podcast Inspiration RH, Harmonie Mutuelle vous propose d’aborder de façon très pratique les enjeux de protection et de valorisation du potentiel humain en entreprise

    Le « conscious quitting »

    2 minute(s) de lecture
    Mis à jour le 24 avril 2023


    Après la Grande démission (« the great resignation » aux États-Unis) et le « quiet quitting » (démission silencieuse), mouvement qui consiste à en faire le moins possible au travail, voici désormais le « conscious quitting » (ou démission consciente) ! Cette nouvelle tendance de fond qui touche surtout les jeunes consiste à quitter son entreprise parce qu’elle n’est plus ou pas en phase avec ses propres valeurs sociales et environnementales. Zoom sur une « bombe à retardement », selon l’expression de Paul Polman, ancien PDG d’Unilever.


    Dans une étude qu’il a commandée sur cette tendance de fond (2023 Net Positive Employee Barometer), Paul Polman déclare : « Tout PDG qui pense gagner la guerre des talents en offrant un peu plus d'argent, un peu plus de télétravail et un abonnement à la salle de sport sera déçu. L'ère de la démission consciente est en marche. » 

    Les chiffres le prouvent ! Selon l’enquête réalisée par le cabinet Opinium auprès de 4 000 travailleurs (2 000 britanniques et 2 000 américains), la moitié d’entre eux envisageraient de quitter leur employeur. Ils sont par ailleurs 33 % à avoir déjà quitté une entreprise pour cette même raison.

    • En France, un récent rapport de la Banque européenne d'investissement, paru le 21 mars dernier, confirme aussi ce mouvement qui touche davantage les jeunes : « 67 % des jeunes Français âgés de 20 à 29 ans considèrent l’impact climatique de leur potentiel futur employeur comme un critère important au moment de choisir un emploi, et 23 % estiment même qu’il s’agit d’un critère prioritaire de choix ».

      Rappelons qu’en parallèle, depuis le lancement du mouvement « Pour un réveil écologique » fin 2018, les étudiants de Sciences Po, HEC, AgroParisTech, Polytechnique, etc... continuent d’appeler leurs futurs employeurs à « changer radicalement de trajectoire ». Une bombe à retardement, donc.

    • La sauvegarde de l’environnement est un déterminant de santé majeur. Agir pour la santé des salariés c’est donc aussi accélérer la transition énergétique et accompagner l’évolution des modes de vie. A ce titre, retrouvez également notre épisode d’inspiration RH avec Lionel Fournier, Directeur santé et écologie chez Harmonie Mutuelle, qui fait le point sur les actions concrètes que peuvent mener les entreprises. 

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