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"Tarif intéressant par rapport à d’autres mutuelles pour les mêmes garanties"
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"Mon travail "
"Je verrais par la suite"
"Mutuelle précédente trop chère"
"Je ne peux pas me prononcer car nouvellement abonnée "
"Couvre vraiment le minium de base. mais je n'ai pas le moyen de payer plus cher, 60 euros est déjà énorme sur mon budget.."
Comment prévenir les addictions de vos collaborateurs ?
Une récente étude réalisée par BVA et l’Association des addictions de France met en avant l’accroissement des comportements addictifs des salariés, avec le contexte du télétravail. Plus d’un Français sur deux a augmenté son temps d’utilisation des écrans, 35 % des fumeurs ont consommé davantage de cigarettes, 5 millions et demi de Français ont accru leur consommation d'alcool. Comment prévenir ces conduites addictives ? Comment identifier les facteurs déclenchants ? Comment soigner ? Le point avec Corinne Dano, addictologue et médecin du travail au CHU d'Angers. |
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Pourquoi le fait de travailler de chez soi expose à des risques de comportements addictifs ?
Corinne Dano : D’abord à cause du sentiment d’isolement par rapport aux collègues. À cause aussi de l’absence du cadre professionnel qui permet de gérer les horaires et le stress, et qui peut entraîner une confusion dans la frontière entre vie privée et vie professionnelle. Sans oublier que chez soi, on a tout ce qu'il faut à disposition : l’accessibilité des produits est beaucoup plus facile. On peut, en même temps qu'on travaille sur écran, boire un verre, voire fumer une cigarette ou je ne sais quoi.
Quelles sont les addictions en lien avec le télétravail ?
CD : Les conduites addictives qui pourraient être favorisées par le télétravail, dans le contexte du confinement qu’on a tous connu, sont toutes les substances qui sont à disposition : alcool, tabac, cannabis… et bien évidemment le travail sur écran. Avec la difficulté particulière de s'arrêter et de limiter ses horaires. On peut aussi penser aux anxiolytiques qui ont augmenté de manière conséquente, environ 20 %, pendant cette période de confinement.
Au fond, c'est quoi une addiction et est-elle considérée comme une maladie ?
CD : Oui, une addiction est bien considérée comme une maladie. Cela correspond au fait de basculer dans le « toujours plus » avec une perte de contrôle, de penser qu'il nous en faut de plus en plus et de plus en plus souvent avec des dommages sur la santé, des dommages personnels et des dommages professionnels. Car il ne faut pas négliger les dommages professionnels qui peuvent se traduire par des retards, des absences répétées, des difficultés relationnelles avec l'équipe, mais aussi une perte d’efficience ou une diminution de l’attention.
À quel moment peut-on se dire : là, je suis addict et il faut que je réagisse… Parce qu'on est souvent dans le déni, non ?
CD : Oui, on est très souvent dans le déni, d’autant plus que c'est quelque chose dont on a rapidement honte, que l'on va faire en cachette et dont on aura du mal à parler avec son entourage. On y pense souvent et de plus en plus.
Par exemple, après une journée de travail dans sa voiture, on a déjà un petit signal dans sa tête qui nous dit « Tiens, tout à l'heure, tu auras droit à ton petit soulagement ! ». On ne peut pas s'empêcher de le faire alors qu'on sait très bien que ça nous fait du mal, que ça fait aussi du mal à notre entourage et à notre travail. Finalement, on finit par négliger ce qui caractérise notre vie habituelle.
Quels sont les outils de prévention à disposition de l’entreprise ?
CD : Il faut faire en sorte que la parole circule, que la question des conduites addictives ne soit pas réservée au domaine privé, mais qu'on puisse en parler dans le milieu professionnel. En effet, quand le travail se passe bien, il est majoritairement protecteur vis-à-vis des conduites addictives. Cela signifie que les employeurs doivent s'impliquer dans cette démarche et que les partenaires sociaux doivent être associés à la discussion.
Il faut également éviter de dissocier la question des conduites addictives des autres enjeux de santé au travail, comme par exemple les risques psychosociaux. Enfin, il est important de bien prendre en compte au sein de chaque entreprise les facteurs susceptibles de favoriser les conduites addictives pour pouvoir les inscrire, par exemple, dans le document unique des risques professionnels et les aborder dans le règlement intérieur.
Quel est le rôle des managers pour prévenir, lutter et soigner les addictions ?
CD : Ce qui est important, c'est que les managers disposent d’outils et qu’ils se les approprient, comme le portail Addict’AIDE Pro par exemple qui est un portail spécifique des conduites addictives. L’idée est qu’ils puissent repérer les troubles du comportement, les comportements inhabituels ou les situations à risque afin d’être en mesure d’alerter… même s’il n’est pas facile d’alerter son encadrement ou sa hiérarchie, sans avoir l'impression qu'on va « balancer » le salarié. Tout cela passe malgré tout par une dédramatisation de la situation et surtout par de la formation via des prestataires extérieurs. Le service de santé au travail peut aussi proposer un certain nombre de formations, d’informations et d’outils de sensibilisation.
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Comment mesurer, comprendre et réguler la charge de travail ?
Dans un contexte où les entreprises doivent en permanence s'adapter, se transformer ou innover, la charge de travail des salariés est devenue un sujet à la fois crucial et complexe. De plus en plus difficile à comprendre, à percevoir et à matérialiser. Le point avec Sophie Changarnier, psychologue du travail pour le cabinet franco-québécois Empreinte Humaine, spécialisé dans le champ de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques psychosociaux. |
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Qu’est-ce qu’on entend par charge de travail ?
Sophie Changarnier : La question de la charge de travail est un sujet important dans les organisations et il y a différentes manières de l’aborder. On a souvent l’impression que c’est juste une question de quantité, mais c’est plus complexe que cela.
Les travaux de l'ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) ont permis de définir trois grandes composantes :
- la charge de travail prescrite,
- la charge réelle
- la charge vécue.
La charge prescrite, c’est le nombre de projets sur lesquels je vais travailler, sur prescription de la Direction. Mais la charge de travail, c'est aussi la réalité du quotidien : j’ai un nombre de dossiers à traiter, mais je suis constamment interrompu à cause de réunions ou autres aléas, ce qui fait que je n'arrive pas à me concentrer sur mes dossiers. C’est la charge réelle. Et puis, la charge de travail, c'est aussi une notion de perception, ce qu’on appelle la charge vécue. Il s’agit de l’effet sur l’individu de l’équilibre entre sa charge prescrite et sa charge réelle.
L'idée est donc de ne pas s'arrêter à la question de la prescription, qui est finalement celle majoritairement adoptée dans nos organisations. Il faut aller sur le terrain pour voir la réalité.
Est-ce que chacun peut agir à son niveau ?
SG : Il y a un préjugé qui nous fait dire que seule la Direction peut agir sur cette question de la charge de travail, alors que c'est souvent elle qui va définir la charge prescrite. Le management et les collectifs de travail ont aussi un rôle très important pour pouvoir se réguler par rapport à cette thématique. Et enfin, il y a moi par rapport à ma charge de travail : comment je gère mon agenda, comment je priorise mes activités. Il est donc intéressant de travailler sur cette notion de coresponsabilité avec, pour chacun, sa marge de manœuvre et son niveau d'influence.
Existe-t-il un outil magique pour réguler la charge de travail ?
SG : Malheureusement non ! Mais c'est plutôt un processus par étapes. Pour réguler la charge de travail, il faut déjà bien comprendre de quoi elle se compose avant de pouvoir l’évaluer. Il y a aussi une réflexion autour de la charge réelle : qu'est-ce qui nous prend le plus d'énergie ? Qu'est-ce qui fait qu’à la fin de la journée, on a l'impression d'être surchargé ? Et à l'inverse, qu'est-ce qui nous donne de l'énergie ? Pour ce faire, il est intéressant d’agir au niveau du collectif.
Vous qui êtes allée sur le terrain à la rencontre des dirigeants, avez-vous de bonnes pratiques à nous donner ?
SG : La première bonne pratique est de se saisir du sujet avec humilité. C’est un sujet complexe et on sait qu’on ne pourra pas agir sur tout. Mais l'idée, c'est de pouvoir commencer : la stratégie des petits pas en quelque sorte.
Certaines organisations peuvent avoir des process administratifs, notamment de reporting, extrêmement complexes et énergivores. Elles ont mis en place des simplifications du système en identifiant les processus qui leur prenaient le plus d'énergie et de temps. D’autres travaillent sur la thématique des réunions. Il existe des organisations qui développent des règles collectives dans la manière de se réunir et de travailler ensemble pour avoir le moins de réunions possible. Ou au moins, pour que les réunions se fassent uniquement avec les personnes utiles pour avancer sur le sujet, avec des règles de fonctionnement établies collectivement.
Faut-il aussi agir sur les mentalités ?
SG : On a besoin d’être sensibilisé sur ces sujets, de comprendre ce qu’on va mettre à l'intérieur. On se heurte aussi à des représentations sociales. Prenons par exemple la représentation d’un bon cadre, d’un bon manager ou d’un bon opérationnel qui envoie des mails tard le soir pour prouver qu’il est toujours actif. Car dans certaines organisations, montrer qu'on est débordé, c'est plutôt valorisant.
Dans son ensemble, la société française a aussi, une valeur travail très forte. Un exemple : quand on se présente à quelqu’un, on dit d’abord bonjour et la question qui vient après est souvent : qu'est-ce que vous faites comme activité professionnelle ? Tout en préservant la valeur travail, il faut être plus attentif aux équipes de vie, au champ de la santé. Au travail de manière plus générale.
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