Comment se libérer de l’hyper-perfectionnisme ?

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Le perfectionnisme est souvent perçu comme une qualité. On attribue en effet à une personne perfectionniste le fait d’être attentive aux détails, persévérante, rigoureuse. En réalité, l’hyper perfectionnisme peut générer du stress dans le cadre professionnel. Qu’est-ce que le perfectionnisme au travail ? Quelles sont les conséquences de l'hyper perfectionnisme dans une organisation et pour des salariés ?

On en parle avec Laure Berté Pastour, psychologue du travail et consultante au sein du cabinet Empreinte Humaine.

 

Laure Berté

  • D'abord, quelle est la définition du perfectionnisme ?

    Laure BERTÉ PASTOUR : Le perfectionnisme, c’est la tendance à vouloir faire tout avec un souci exagéré de la perfection. Pour aller plus loin, nous devrions définir ce qu’est la perfection… mais il est impossible de définir une chose parfaite, car la perfection est propre à chacun. Elle va dépendre de notre niveau d’exigence, de notre personnalité. En fait, chacun a ses propres critères.


    Comment le perfectionnisme se manifeste-t-il d'un point de vue individuel, dans la sphère professionnelle ?

    Une personne perfectionniste a un niveau d’exigence élevé vis-à-vis d’elle-même ; elle sera rarement pleinement satisfaite de son travail. Le perfectionniste a aussi du mal à accepter la critique et peut facilement perdre confiance en cas de feedback négatif. Un individu perfectionniste est particulièrement sensible aux retours extérieurs - manager, collègues, clients – car il ne veut pas décevoir.

    Autre comportement plus étonnant que l’on retrouve chez les perfectionnistes : la procrastination. Une personne exigeante, qui a la volonté de faire un excellent travail, sait en effet que cela va lui coûter beaucoup d’énergie physique, cognitive et psychique. Elle peut alors mettre en place des stratégies d’évitement en procrastinant, c'est-à-dire en repoussant ce qu’elle doit faire pour éviter l’effort. Pour autant, procrastiner est une source de stress pour un perfectionniste, car il a toujours en tête la tâche à réaliser. Et plus le temps passe, plus la personne est anxieuse quant au travail à réaliser. Ce qui est un contradictoire !

     

    Au final, que doit-on retenir du perfectionniste ?

    Il est très pointilleux. Il va beaucoup s’investir dans une tâche, jusqu’à parfois s'acharner. Cette pression qu’il s’impose à lui-même est une source de stress qui va générer de la fatigue physique, mais aussi mentale. En cela, le perfectionnisme est un facteur d'épuisement professionnel.

     

    Quelles peuvent être les conséquences d'un management perfectionniste ?

    Le perfectionnisme sous l'angle du management est souvent l’œuvre d’un individu qui est lui-même perfectionniste et qui ne voit pas qu'il gère son équipe avec le même niveau d’exigence qu’il a pour lui. Le problème, c'est que ce manager va imposer à d’autres personnes une manière de travailler qui ne sera sûrement pas adaptée. En laissant par exemple des consignes précises et peu de marge de manœuvre, ce qui va diminuer l’intérêt du travail pour les équipes. Un manager perfectionniste va avoir de grandes difficultés à déléguer et il fera beaucoup plus pour compenser le travail de son équipe. Ses horaires vont alors augmenter comme sa charge de travail.


    Est-ce qu’il existe un modèle d'entreprise perfectionniste ?

    Il faut plus plutôt parler de la culture organisationnelle de certaines entreprises qui prônent l’excellence à tout niveau, qui n’acceptent ni le pas de côté ni les erreurs. Avec une culture organisationnelle de ce type, c’est plus l’atteinte des résultats qui est prise en compte que le chemin pour y parvenir. Ici, on va d’abord reconnaitre la réussite plutôt que les efforts réalisés par les équipes, ce qui va avoir un impact sur la santé de l’ensemble des collaborateurs.


    Quels conseils donneriez-vous pour lutter contre l’hyper perfectionnisme ?

    Il faut d’abord prendre conscience du fait que l’on est perfectionniste. Ensuite, il est crucial de ne pas prôner les comportements hyper perfectionnistes au sein d'une organisation. Enfin, il faut agir. Pour un individu, le travail sera plus d’ordre psychologique dans l’optique de revoir son niveau d’exigence et de prendre conscience de ses limites. À l’échelle d’une entreprise, il s’agira d’une évolution culturelle.

    Pour sortir de cette spirale perfectionniste, il faudrait d’abord mettre en place des pratiques managériales saines, valorisant la qualité de vie au travail et l’investissement de chacun. Il est aussi conseillé de mettre du sens dans chaque consigne, de valoriser les réussites tout en reconnaissant le droit à l'erreur.

    Au final, dites-vous bien que ce n'est jamais avec un individu, un management ou une organisation perfectionniste que vous allez développer la performance.

  • Retrouvez l’ensemble des épisodes du podcast sur toutes vos plateformes préférées. Avec le podcast Inspiration RH, Harmonie Mutuelle vous propose d’aborder de façon très pratique les enjeux de protection et de valorisation du potentiel humain en entreprise

  • 5/5
    "Je n'étais pas trés contente de mon ancienne mutuelle ,un peu trop chère pour pas grand chose en prestations et surtout difficile à joindre et mon espace complètement difficile à joindre ."
    Martine r.
    22 janvier 2024
  • Un coup de pouce pour financer des services à la personne !

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    Vous êtes employeur et vous voulez aider vos salariés à faire garder leurs enfants ou à assister leurs parents âgés ? C’est possible, c’est facile et c’est exonéré de charges sociales ! Suivez-nous, on vous explique tout !

    Ménage, jardinage, bricolage, garde d’enfant à domicile ou hors du domicile, soutien scolaire, préparation de repas, livraison de courses, accompagnement de personnes âgées, etc. : entreprise ou Comité social et économique (CSE) d’entreprise, vous pouvez aider vos salariés à bénéficier de ces services à la personne ! Comment ? Soit sous la forme d’une aide financière directe, soit sous la forme d’un préfinancement de CESU.

    Dans tous les cas, votre participation sera exonérée de cotisations sociales. Le 1er janvier dernier, le plafond d’exonération de cette aide a justement été rehaussé à 2 421 € maximum par an et par bénéficiaire*, contre 2 301 € l’année dernière. Et pour vos salariés, cette aide est aussi exonérée d’impôt sur le revenu, dans la même limite. En revanche, cette aide ne peut en aucun cas se substituer à un élément de rémunération !

    * Cumulable pour deux collaborateurs de la même entreprise appartenant au même foyer.

    Mieux concilier vie professionnelle et vie privée

    • Autres particularités : si vous le souhaitez, vous pourrez réserver cette aide à certains salariés de votre entreprise, selon des critères que vous, entreprise ou CSE, aurez prédéfinis (par exemple, des critères de performance ou liés à la nature du contrat de travail).

      Chef d’entreprise, président, directeur général, directeurs généraux, délégués, gérants et membres du directoire : les dirigeants de l’entreprise peuvent en bénéficier à condition que les salariés en bénéficient aussi, et ce, dans les mêmes conditions d’attribution. À noter : les anciens salariés ne sont pas éligibles à ce dispositif.

      Assez méconnu aussi bien des employeurs que des salariés, ce coup de pouce représente pourtant un moyen notable d’aider ses collaborateurs à mieux concilier vie professionnelle et vie privée, à trouver un meilleur équilibre. Or, on le sait, le bien-être est synonyme de bonne santé ! Et en cas de coup dur (hospitalisation, maladie, accident…), vos salariés peuvent toujours bénéficier, grâce à leur complémentaire santé Harmonie Mutuelle, d'une assistance et d’un soutien psychologique via Harmonie Santé Services. Être bien entouré, ça aussi, c’est le pouvoir du collectif ! 


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    Quels grands défis de santé en 2024 ?

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    Dans un contexte de progression continue de l’absentéisme (6,7 % en 2022 contre 5,5 % en 2019), de transformation du rapport au travail et de difficultés de recrutement, la santé et le bien-être restent des priorités absolues aussi bien pour les entreprises que pour les salariés. Zoom sur les quatre grands défis de santé à relever ensemble en cette nouvelle année.

    1. Préserver la santé mentale de ses salariés

    Depuis la crise sanitaire de la Covid-19, la santé mentale des salariés continue de se détériorer. Selon le 12e baromètre du cabinet Empreinte Humaine*, réalisé en novembre 2023 en partenariat avec OpinionWay, près d'un employé sur deux (48 % précisément) se dit en situation de détresse psychologique, dont 17 % à un niveau élevé, soit + 4 points par rapport à février 2023 !

    Cette dégradation de la santé mentale des salariés est, par ailleurs, accentuée par les transformations rapides que connaît le monde du travail : automatisation, travail hybride ou développement de l’intelligence artificielle. Cette dernière peut devenir un important facteur de stress pour les personnes se sentant submergées ou incapables de s’adapter aux nouvelles technologies… Et pourtant, la santé mentale reste un sujet tabou au sein des entreprises !

    2. Développer le sport-santé

    • À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui auront lieu cet été, le président de la République a décidé de faire de la promotion de l’activité physique et sportive la Grande Cause Nationale 2024. Les objectifs ? « Mettre le sport et ses bienfaits au cœur de notre société, et lutter contre les effets dévastateurs de la sédentarité, véritable bombe à retardement sanitaire », selon Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le constat de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est, à ce sujet, édifiant : selon elle, en février 2022, 95 % de la population était exposée à un risque de détérioration de sa santé par manque d’activité physique ou à cause d’un trop long temps passé assis !

      Face à cet enjeu de santé publique, l’entreprise a un rôle essentiel à jouer. Mais la pratique d’une activité physique et sportive en milieu professionnel reste timide : en décembre 2022, seulement 13 % des dirigeants déclaraient avoir mis en place des aménagements ou solutions pour leurs salariés (baromètre Medef/Paris 2024). Et pourtant, les bienfaits de l’activité physique et sportive ne sont plus à démontrer : amélioration de la qualité de vie au travail, de la santé et du bien-être des salariés, augmentation de la productivité de l’entreprise, diminution de l’absentéisme et économies pour les employés et la société.


      Cela correspond, d’ailleurs, à de réelles attentes des collaborateurs : 79 % d’entre eux perçoivent le sport comme un facteur d’attractivité, selon notre baromètre 2023 du sport en entreprise. Une entreprise qui propose une offre de sport, c’est une entreprise dans laquelle on a envie de travailler et de rester !

    3. Faire de la santé environnementale une priorité

    Propagation du virus favorisée par nos modes de vie, par la fragilisation des populations (maladies chroniques) et par la mauvaise qualité de l’air intérieur dans de nombreux bâtiments… : la crise sanitaire liée à la Covid-19 nous a rappelé les liens étroits entre santé, environnement et économie. Depuis, elle pousse les entreprises à développer une vision globale et à long terme de prévention des risques face au changement climatique et à l’émergence de nouvelles épidémies.

    L’idée ? Prendre des mesures en amont pour ne plus avoir à subir ce genre de situations ! D’après le Dr Ragnar Weissmann qui a fondé l’association Objectif Santé Environnement, « on ne peut pas avoir un bien-être social, ni une économie florissante, si on ne se préoccupe pas, au préalable, de santé et d’environnement et qu’on n’en fait pas une dimension stratégique ». D’ailleurs, pour une entreprise, anticiper et prévenir sont toujours plus rentables, car cette posture permet une meilleure maîtrise des coûts, notamment indirects.

    4. Contribuer à une meilleure maîtrise des dépenses de santé

    • L’inflation touche aussi les dépenses de santé qui augmentent d’année en année, sur fond de forte hausse des soins de ville et de crise des hôpitaux publics : +4,8 % en 2023, pour un montant total de plus de 247 milliards d’euros ! Et le déficit de la Sécurité sociale, lui, se creuse : il a atteint 8,8 milliards d’euros l’année dernière… Pour 2024, le Gouvernement prévoit une augmentation des dépenses de santé de 3,2 %, elles dépasseraient alors les 250 milliards d'euros.

    Tout au long de l’année, nous reviendrons sur ces 4 grandes thématiques de santé pour vous accompagner, vous informer et vous donner des clés pour agir :

      • Santé quotidienne des salariés (remboursements, accès aux soins…) 

      • Santé financière (prévoyance, épargne…)

      • Santé au travail

      • Santé environnementale


    • * Cabinet parisien spécialisé dans la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT), ainsi que dans la prévention des risques psychosociaux (RPS).

    Santé des salariés : ce qui a changé au 1er janvier !

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    La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2024 a été adoptée le 4 décembre 2023. Elle avait pour axes principaux notamment le renforcement de la prévention et de l’accès aux soins, ainsi que la transformation du financement et de l’organisation de notre système de santé. Panorama des dispositifs de santé qui sont entrés en vigueur en ce début d’année.

    1. Depuis le 1er janvier 2024, les nouveaux bilans de prévention sont réalisables auprès de médecins, infirmiers, sage-femmes et pharmaciens. Annoncé par le président de la République en 2022, ce dispositif de prévention novateur et ambitieux a été créé par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2023.

    Ses objectifs ? Renforcer la santé des adultes, lutter contre les facteurs de risque et prévenir l’apparition de maladies chroniques comme les cancers, le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, ces bilans de prévention peuvent être réalisés à différents âges clés de la vie : 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans. Ces nouveaux temps d’échange avec un professionnel de santé sont l’occasion de faire le point sur sa santé physique et mentale, ses habitudes de vie, ainsi que son environnement.

    • 2. Le délai de carence en cas d’arrêt maladie consécutif à une fausse couche (ou interruption spontanée de grossesse) a été supprimé, ce qui permet aux femmes qui en sont victimes d’être indemnisées dès le premier jour d’arrêt de travail.

      Aujourd’hui, environ 15 % des grossesses donnent lieu à une fausse couche ; une femme sur dix y serait ainsi confrontée au cours de sa vie... Or, cet événement souvent traumatique a des répercussions importantes sur la vie personnelle et professionnelle des femmes et de leurs partenaires. Mieux accompagner les femmes à la suite d’une fausse couche représente l’une des 161 mesures du plan d’action défini par le Gouvernement pour concrétiser l’égalité entre les femmes et les hommes, grande cause de ce quinquennat.

    • 3. En téléconsultation, la durée des arrêts de travail prescrits ou renouvelés est dorénavant limitée à trois jours maximum. Certes, les téléconsultations sont entrées dans les mœurs, ces dernières années, à la suite de la crise Covid, et leur développement facilite l’accès aux soins. Mais les pouvoirs publics veulent rester vigilants sur la qualité des soins et éviter les dérives en matière d’arrêts de travail non justifiés. Cette mesure a donc pour objectifs d’améliorer la qualité de notre système de santé et de mieux maîtriser les dépenses.

    Travailler dans l'économie sociale et solidaire

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    Caractéristiques des emplois, qualité de vie au travail et dialogue social. L’Observatoire national de l’ESS d'ESS France en partenariat avec le pôle d’expertise ESS d'Harmonie Mutuelle dressent une analyse chiffrée du travail dans l’ESS dans une infographie.

    Dans le cadre d’une collection de publications prenant la forme de focus thématiques (4 pages avec infographies), l'Observatoire national de l'ESS d’ESS France publie le focus thématique « Travailler dans l'ESS » en partenariat avec le pôle d’expertise dédié aux acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire d’Harmonie Mutuelle.

    Focus : " Travailler dans l'ESS "

    Les activités proposées et les valeurs portées par les structures de l'ESS suscitent un certain nombre d'intérêts dans la société française si bien que l'ESS occupe une place dans l'emploi au sein du paysage économique français.

    Une partie de l'ESS souffre toutefois d'un manque d'attractivité. Par exemple, l'actualité questionne l'attractivité des métiers de l'action sociale qui représentent environ 40 % des emplois de l'ESS. Le mensuel Associations mode d'emploi titre dans son numéro de novembre « Comment rendre les métiers du social attractifs » dans un contexte où l'UDES appelle à un « new deal » pour accompagner l'attractivité des métiers de l'ESS et le financement des politiques sociales.

    Dans ce contexte, ce focus présente une analyse chiffrée du travail dans l'ESS en regardant les caractéristiques des emplois dans l'ESS, la qualité de vie au travail et la place du dialogue social.

    Quelques chiffres relatifs à l'ESS cités dans ce focus :

    • Les CDI y représentent 78,5 % des contrats de travail.
    • 67,9 % des emplois y sont à temps complet.
    • La rémunération brute moyenne annuelle par équivalent temps plein y est de 33 000 euros.
    • 90 % des salariés en ETP dans l'ESS sont couverts par une convention collective.

    En savoir plus sur Harmonie Mutuelle ESS

    Le spécialiste en protection sociale complémentaire exclusivement dédié aux acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS) qui protège et soutient au quotidien employeurs et salariés dans leurs parcours de vie.

     

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    Un triplé pour VYV 3

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    A l’occasion de la journée nationale de l’innovation numérique en santé du 18 janvier 2024, s’est tenu à Montrouge un événement pour annoncer les 15 lauréats 2023 de l’Appel à projets « Tiers-Lieux d’Expérimentation ». Parmi eux, VYV 3 fait un coup du chapeau : les 3 Tiers-Lieux Déficiences Visuelles, Mobis et SANTEADOM sont lauréats.

    Devenir un leader de l’innovation en e-santé

    L’appel à projets Tiers-Lieux d’Expérimentation 2023, piloté par le Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et opéré par la Banque des Territoires (Groupe Caisse des Dépôts), s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d’accélération «Santé Numérique» de France 2030 qui vise à préparer l’avenir et à faire de la France un leader de l’innovation en e-santé. Réunissant une diversité d’acteurs par la création de structures partenariales, les tiers- lieux d’expérimentation ont vocation à mettre en œuvre des expérimentations en santé numérique, puis les évaluer, en accélérer le développement et contribuer à leur mise sur le marché.

    Favoriser l’émergence de solutions numériques innovantes prenant la forme d’objets connectés, de logiciels, d’applications mobiles… dans la lignée de la médecine 5P (préventive, prédictive, participative, personnalisée, pertinente), telle est la raison d’être des tiers-lieux d’expérimentation. A terme, il s’agira d’améliorer la prise en charge des patients et la structuration des organisations actuelles par le bénéfice clinique et médico-économique qui pourra se dégager des solutions accompagnées.

    30 Tiers-Lieux et 100 projets d’expérimentations sont visés d’ici 2026 !


    3 Tiers-Lieux pour 3 solutions numériques

    Trois Tiers-Lieux dans lesquels est pleinement impliqué VYV3 ont été sélectionnés selon des critères de qualité et d’expertise des partenariats, la clarté de l’offre et de la méthodologie d’accompagnement proposées :

    • Le Tiers-Lieu Déficiences Visuelles (porté par Streetlab) : Portant sur les solutions numériques innovantes à destination des personnes en situation de handicap visuel, de leurs aidants et des professionnels de santé qui les suivent, ce Tiers-Lieu capitalise sur l’expertise de VYV3 en santé visuelle (et en particulier sur les compétences en matière de soins et d’accompagnement des personnes déficientes visuelles, dont celle existantes dans les Centres Ressources Basse Vision de VYV3). Avec : Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, CH National d’Ophtalmologie des Quinze-Vingts, Association Valentin Haüy, Forum des Living Labs en Santé et en Autonomie
    • Le Tiers-Lieu Mobis – MOBilités Intelligentes en Santé (porté par le CHU d’Angers) : Centré sur la mobilité sous 3 aspects (motricité des patients, amélioration des parcours de soins, mobilité territoriale & accessibilité), ce Tiers-Lieu implique les établissements de VYV3 Pays de La Loire et s’appuie en particulier sur l’expertise du CENTICH (centre d’expertise dédié à l’innovation dans l’autonomie et la santé). Il vise à faciliter et éviter des discontinuités dans la prise en charge des patients. Avec : GCS e-santé Pays de la Loire, Atlanpole Biothérapies, AFM Téléthon, Coalition Next, Angers Technopole, Le Mans Innovation, Laval Mayenne Technopole, Images et Réseaux, ALDEV
    • Le Tiers-Lieu SANTEADOM (porté par le CHU de Clermont-Ferrand) : Impliquant le CENTICH (VYV3 Pays de la Loire) une nouvelle fois, ce Tiers-Lieu se focalise sur la santé à domicile avec le développement de solutions de e-santé améliorant l’accompagnement des personnes atteintes de maladies chroniques et favorisant la mobilité des personnes sédentaires. Avec : Clermont Auvergne Innovation

    Dotés d’une enveloppe de plus de 4 millions d’euros, ces trois Tiers-Lieux s’ajoutent à INH Lab, le Tiers-Lieu de référence au niveau national sur le handicap, lauréat en 2022, porté par le Cowork’HIT et impliquant le Centre de rééducation et réadaptation fonctionnel de Kerpape (VYV3 Bretagne).

    Toutes nos félicitations aux trois Tiers-Lieux d’expérimentation lauréats qui viennent confirmer la dynamique d’innovation de nos établissements VYV3 en santé numérique, au service de la population et de la société !

  • 3/5
    "Pour l’instant début de contrat "
    Avis anonymisé.
    21 janvier 2024
  • 4/5
    "Le prix"
    Regis z.
    17 janvier 2024
  • Évaluer le coût de l’absentéisme et réduire l’aléa financier

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    Mis à jour le

    Depuis 2019, médias et gouvernement se font l’écho d’une hausse importante des arrêts maladie et de l’absentéisme associé. Si le coût pour les finances publiques est de plus en plus conséquent, ce phénomène a également un impact financier sur les entreprises même si ce dernier n’est pas toujours mesuré.

    En effet, l’analyse détaillée de la masse salariale n’est pas un exercice habituel pour un dirigeant de TPE/PME. A tort, car cela permet de prendre davantage conscience du coût réel de l’absentéisme au sein de l’entreprise.

    En tant qu’expert-comptable, vous savez qu’on ne gère bien que ce que l’on mesure. Aussi, pour que le sujet devienne une préoccupation pour vos clients, il est indispensable de s’appuyer sur des données chiffrées.

    Quelles données précisément ?

    Sans rentrer dans un détail trop exhaustif, il semble pertinent de regarder le coût de l’absentéisme sur 3 postes principalement.

    L’évaluation du coût du maintien de salaire

    • en cas d’arrêt maladie, les dispositions légales ou les stipulations conventionnelles (accord de branche ou d’entreprise) prévoient une obligation de maintien de salaire à la charge de l’entreprise qui varie souvent en fonction de l’ancienneté du salarié. Ce maintien vient compléter les indemnités journalières versées par la sécurité sociale (IJSS).

      Une idée répandue consiste à penser que la Sécurité Sociale indemnise ces absences à hauteur de 50 %. Cette information est partiellement fausse puisque les IJSS ne sont versées qu’à compter du 4ème jour d’arrêt maladie (sauf si l’arrêt fait suite à un accident de travail ou une maladie professionnelle) et dans la limite de 52,28 euros brut / jour (plafond applicable au 1er janvier 2024).
       

      Ainsi, les arrêts de courte durée ou les arrêts concernant des salariés gagnant plus de 1,8 fois le SMIC en moyenne mensuelle coûteront forcément cher à l’entreprise puisque la part prise en charge par la Sécurité Sociale sera faible, voire inexistante.

      Pour s’en convaincre, prenons l’exemple d’une TPE employant depuis 2 ans un cadre au salaire de 4000 euros brut mensuel et appliquant la convention collective des bureaux d’études techniques (Syntec). Ce salarié est absent pour cause de maladie durant 3 jours. En application des stipulations conventionnelles, il bénéficie d’un maintien de salaire à 100%. Combien cela va-t-il coûter à son entreprise ?

    • NB : pour davantage de simplicité dans la présentation, la cotisation APEC salarié et la contribution patronale au dialogue social n’ont pas été affichées (leurs coûts est marginal - moins d’1 euros).

      Notons ici que le taux global de contributions patronales est de 35% car l’entreprise :

      • n’est pas redevable du complément maladie (6%)
      • a un taux d’accident du travail relativement faible compte tenu de son secteur d’activité (0,77%)
      • paie un taux de formation professionnelle réduit et FNAL réduit (entreprise de moins de 11 salariés)
      • est exonérée de taxe transport

      Ce coût pourrait varier en fonction du niveau de rémunération, du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise et du lieu d’implantation de l’entreprise.

      Résultat : Un arrêt maladie de 3 jours coûtera donc, dans cet exemple, 770 euros à l’entreprise. De son côté, le salarié verra son revenu net d’impôt intégralement maintenu.

      Dans tous les cas, la multiplication des arrêts de courte durée (moins de 4 jours) aura un impact significatif pour l’entreprise puisqu’elle devra assumer seule le versement des indemnités de maintien de salaire.

      Comment évaluer le coût de manière rapide au sein de l’entreprise ?

      Grâce à une extraction des rubriques de paie associées au maintien de salaire en cas d’absence maladie. Attention, cette extraction sera exprimée en salaire brut. N’oubliez donc pas d’intégrer le montant des contributions patronales afférentes à ce maintien de salaire en appliquant le taux habituel de contributions patronales.

      Si vous disposez des données de paie sur plusieurs années, vous pourrez aisément calculer ce coût sur différents exercices de manière à pouvoir dégager des tendances, ce qui est toujours très instructif : cela peut notamment permettre de savoir précisément à quel point les maintiens de salaire ont eu un impact sur la hausse ou la baisse de la masse salariale entre deux budgets.

      Cependant, pour avoir une vision plus exhaustive du coût lié à l’absentéisme, vous pouvez également évaluer un second poste de coût.

    L'évaluation des coûts liés au remplacement des absences

    • certaines absences de vos clients doivent impérativement faire l’objet d’un remplacement pour assurer la continuité de service au sein de leur entreprise. Cette suppléance se matérialise par l’embauche d’un salarié à contrat à durée déterminée ou d’un intérimaire. Dans ces cas, il conviendra simplement d’extraire le coût de la masse salariale chargée associée à ce remplacement.

      Mais pour être encore plus précis, vous pourrez également ajouter un montant forfaitaire lié au coût de la gestion administrative de cette absence : l’idée est de voir combien de temps votre client consacre à la recherche du remplaçant, à son accueil et à sa formation lors de la prise de poste. Un calcul basé sur le taux horaire des personnes ayant participé au processus d’embauche et d’intégration semble le plus pertinent mais vous pouvez aussi raisonner sur une moyenne si vous avez un volume important de coût de remplacement à évaluer.


      Exemple : le recrutement d'un salarié en CDD nécessite en moyenne 5 heures de coût d'administration du personnel et de recrutement (recherche de candidat, entretien, constitution du dossier, intégration des éléments en paie, réalisation du contrat de travail, du dossier de sortie etc.…)

      Si l’on part sur un taux horaire moyen de 25 euros (contributions patronales incluses), vous devrez donc inclure un coût forfaitaire de 125 euros par remplacement.

      Coûts des heures supplémentaires liées aux absences : dans certains cas, l’absence des salariés sera "compensée" par un travail supplémentaire des équipes internes. Ces situations entraînent généralement le paiement d’heures supplémentaires, voire de primes (notamment pour des salariés en forfait jours qui ne bénéficient pas d’heures supplémentaires).

      Cet élément sera plus difficile à chiffrer s’il n’a pas fait l’objet d’un suivi spécifique, les écritures paie ne suffisant pas, à elles seules, à faire la distinction entre les heures supplémentaires liées à du surcroît d’activité ou à de l’absence d’autres salariés.

      N’hésitez donc pas à conseiller à votre client de suivre cet indicateur pour l’avenir.

    Le coût lié à la hausse du taux d’accident du travail / maladie professionnelle

    • de manière très schématique, plus les arrêts de travail liés à un accident du travail ou à une maladie professionnelle vont être longs et fréquents, plus le taux de cotisation AT/MP sera important.

      Cependant, le mode de calcul n’est pas le même en fonction de l’effectif de l’entreprise :

      • Pour les entreprises de moins de 20 salariés, le taux de la cotisation accidents du travail est déterminé pour l’ensemble d’un même secteur d’activité (on parle de taux collectif). Dans ce cas, l'incidence des actions de prévention de vos clients sur leur taux AT/MP aura un effet sur le temps long, au travers de l’évolution du taux collectif du secteur. Vérifiez bien cependant que le secteur d’activité déclaré auprès de la CARSAT est bien celui dont relève l’entreprise. En effet, une mauvaise identification du secteur peut avoir des incidences sur l’application du “bon” taux de cotisations AT/MP.
      • Pour les entreprises de 20 à 149 salariés, le taux de la cotisation AT/MP est calculé selon une méthode dite mixte. Il dépendra donc à la fois de la “sinistralité” au sein du secteur d’activité de votre client et des accidents du travail et maladies professionnelles décomptés au sein de son entreprise. Dans cette situation, le chef d’entreprise commence à avoir un intérêt financier plus important à agir.
      • Pour les entreprises de plus de 149 salariés, le taux de la cotisation d’accidents du travail est calculé uniquement sur la base de la fréquence et de la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles qui se sont réalisés au sein de l’entreprise. L’impact financier peut donc être extrêmement conséquent. On constate d’ailleurs des coûts variant de moins de 1% à plus de 5% de la masse salariale entre deux entreprises. Appliquer sur l’ensemble de la masse salariale, cela peut représenter de quelques milliers à quelques dizaines de milliers d’euros (plus encore pour les grandes entreprises).

      Pour que le chef d’entreprise puisse appréhender simplement l’impact du coût des accidents du travail et des maladies professionnelles sur sa masse salariale, il est intéressant d’analyser l’évolution du taux d’AT/MP sur les dernières années. Pour encore mieux se représenter ce coût, il conviendra d’appliquer le différentiel de taux à la masse salariale brute totale de l’entreprise, les euros étant toujours plus parlant qu’un taux.

      L’important, ici encore, est que vos clients puissent prendre conscience des coûts liés à des conditions de travail parfois dégradées pour que vous puissiez les conseiller en leur démontrant qu’il existe aussi un intérêt financier à agir.

      Une fois ces mesures effectuées, comment réduire ce coût et comment anticiper cette charge ?

      La hausse de l’absentéisme et du nombre d’accidents de travail est souvent liée à de mauvaises conditions de travail. Aussi, il importe avant tout de pouvoir établir un diagnostic de la situation, d’interroger les causes de cette hausse. Des ateliers ou des programmes de prévention conduits par Harmonie Mutuelle peuvent aider l’entreprise dans le diagnostic et la mise en place d’actions efficaces.

      Évidemment, ces actions doivent s’inscrire dans la durée pour permettre d’améliorer année après année, le bien-être, la santé  et la sécurité des salariés sur leur lieu de travail. Il s’agit donc davantage d’investir dans une politique volontariste de santé au travail qui aura des bénéfices larges pour l’entreprise, bien au-delà de la baisse du coût de l’absentéisme : bien-être des collaborateurs, amélioration de l’image de l’entreprise et de son attractivité…

      En complément d’un travail de fond sur l’amélioration des conditions de travail et la réduction des facteurs d’absentéisme, il est également opportun de se prémunir contre les incidences financières des arrêts de travail : si un régime de prévoyance est souvent mis à contribution pour verser un maintien de salaire dans le cadre d’arrêts de longue durée, on pense généralement bien moins à cette solution pour l’indemnisation des arrêts de plus courtes durées (l’employeur ayant légalement [1] , et parfois conventionnellement, une obligation de maintenir un certain pourcentage du salaire habituel, comme évoqué dans la précédente infographie).

      Pourtant, cette solution peut avoir des avantages non négligeables :

      • La couverture de ce coût par un régime de prévoyance permet de budgéter un coût annuel et d’améliorer l’estimation du montant des charges supportées par l’entreprise

      [1] En application de la loi dite de mensualisation du 19 janvier 1978

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