Comment prévenir les effets du changement climatique sur la santé des salariés ?

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Mis à jour le 23 septembre 2024


Canicules, inondations, feux de forêts, sécheresses, hausse du niveau des mers... : les effets du changement climatique sont visibles en France et dans le monde entier. En cause ? Le CO2 produit par les activités humaines. Un nombre croissant d’entreprises s’engagent donc dans une démarche de décarbonation et de transition écologique afin d’atténuer l’impact de leur activité sur le climat. Mais elles doivent aussi à court terme prévenir les effets du dérèglement climatique sur la santé de leurs salariés dans le cadre de leur activité. Pourtant, le changement climatique affecte aussi de plus en plus la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) des salariés et leur santé. Fatigue, troubles du sommeil, stress, anxiété, risques accrus d’accidents… : comment prévenir ces impacts et protéger la santé de vos salariés ? Voici quelques pistes d’action.

1- Face aux fortes chaleurs

Selon Météo-France, le seuil des 40° C a, en moyenne, été franchi 13 fois par an depuis 2000, contre 1 fois par an entre 1950 et 1999. De plus en plus fréquentes et longues, les vagues de chaleur représentent un réel défi pour les entreprises, notamment pour celles qui exercent des activités physiques ou à l’extérieur. Selon le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, « le travail à la chaleur, notamment à l’extérieur, est à l’origine de risques pour la santé des salariés et d’accidents du travail. Fatigue, crampes, nausées, maux de tête ou vertiges peuvent être les premiers signes d’un coup de chaleur, potentiellement mortel. L’exposition à une forte chaleur rend les tâches physiques plus difficiles et peut entraîner oublis, erreurs et malaises ». Les secteurs de la construction, de l’agriculture, des transports, du sport, du tourisme et de la collecte de déchets semblent particulièrement exposés. Le travail par fortes chaleurs notamment au-dessus de 33 °C présente de réels dangers : stress thermique, épuisement, diminution de la vigilance, allongement du temps de réaction, altération des capacités cognitives… et donc un risque accru d’accidents du travail.

2- Face à la pollution de l’air

  • Les activités humaines (industries, transport, agriculture, chauffage…) et le changement climatique (brumes de sable, incendies de forêts…) influent sur la pollution de l’air. Avec l’augmentation de particules fines et d’allergènes dans l’atmosphère*, l’augmentation de la pollution de l’air entraîne une aggravation des maladies respiratoires telles que l’asthme, les bronchites chroniques ou les cancers des poumons, ainsi que des troubles cardio-vasculaires, allant parfois jusqu’à l’hospitalisation, voire le décès. Santé publique France estime ainsi que, chaque année, près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition aux particules fines… Les salariés travaillant à l’extérieur, notamment dans les transports, ou dans des environnements mal ventilés ou bien encore à proximité de sources de pollution sont particulièrement exposés à ces risques de santé. 

    * Monoxyde de carbone, dioxyde de souffre, oxydes d’azote, ozone, benzène, hydrocarbures et métaux lourds.

3- Face à la propagation de maladies infectieuses

  • Modification des écosystèmes, variations de température et de précipitations… : le dérèglement climatique favorise aussi la propagation de zoonoses* comme le paludisme, la dengue ou la maladie de Lyme, ainsi que d’autres maladies infectieuses émergentes, dont la croissance, ces cinquante dernières années, est alarmante, selon l’Institut Pasteur. Ainsi, les travailleurs en extérieur, comme les agriculteurs, les forestiers, les paysagistes, les jardiniers, les peintres en bâtiment ou les couvreurs sont exposés à un risque élevé. 

    * Maladies infectieuses transmises de l’animal à l’être humain.

4- Face à la dégradation de la santé mentale

Enfin, les conséquences du dérèglement climatique ne se limitent pas à la seule santé physique : « Le GIEC a révélé que l'accélération des changements climatiques constituait une menace de plus en plus grande pour la santé mentale et le bien-être psychosocial, entraînant détresse psychologique, anxiété, dépression, chagrin et conduites suicidaires », précise l’OMS. Par exemple, les températures élevées des vagues de chaleur peuvent entraîner, chez les salariés, des troubles du sommeil, de l’humeur et du comportement, ainsi qu’une augmentation de l’agressivité. Le manque de récupération nocturne exacerbe les tensions en interne et augmente les conflits au sein des équipes ou avec les clients, notamment dans les métiers du service. Quant aux événements climatiques extrêmes (inondations, incendies…), ils génèrent également incertitude et anxiété. Par ailleurs, l’éco-anxiété (peur chronique d’une catastrophe environnementale) dont souffrent plus particulièrement les jeunes peut aussi provoquer du stress, des insomnies, de la dépression et un grand sentiment d’isolement.

Conclusion

  • Se préparer, s’organiser, anticiper, prévenir… : face aux effets du dérèglement climatique sur la santé au travail, les défis restent nombreux pour les entreprises. Mais adapter le travail au changement climatique peut également être source d’innovations et de co-bénéfices : par exemple, choisir des mobilités actives (vélos, véhicules intermédiaires…) pour les déplacements de ses salariés participe à la fois à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte contre la sédentarité. Autre exemple : choisir une alimentation moins carnée et moins transformée pour ses employés contribue à la décarbonation et est meilleure pour leur santé*. 

    Au-delà de la protection de ses salariés, transformer ses pratiques permet aussi de gagner en résilience et en performance. Une démarche qui doit aussi nourrir le dialogue social afin de se donner les chances de prendre des mesures adaptées et acceptées 

    Pour aller plus loin, nous vous invitons à retrouver les conseils d’experts en regardant notre webconférence : « Engager la transition écologique des entreprises pour la santé des salariés : enjeux et moyens d'action » 


    * L'OMS confirme qu'au-delà de 300 à 500 grammes par semaine, la consommation de viande peut augmenter les risques de cancers colorectaux et de l'intestin ainsi que les maladies cardiovasculaires.