Quel est votre premier enjeu RH ?
Notre enjeu prioritaire est d’accompagner notre business avec agilité, dans un contexte de forte croissance. Or, notre groupe qui ambitionne d’être le premier choix des consommateurs pour la maison connectée, est en très forte croissance. Nous avons donc besoin de recruter et de fidéliser nos collaborateurs.
Mais comme toutes les entreprises du secteur et au-delà, nous sommes confrontés à une pénurie de talents, dans un contexte ultra-concurrentiel, avec des candidats très volatiles, de surcroît dans un environnement très mouvant, que ce soit en matière de nouveaux modes d’organisation, de législation, d’équilibre, de bien-être, etc.
Que faites-vous alors pour séduire et convaincre les candidats ?
Côté clients, au-delà de nos produits, nous vendons une expérience qui doit être unique. Ma conviction est qu’en interne, nous devons également proposer une expérience collaborateur « best in class » qui réponde aux attentes actuelles des salariés. C’est la clé pour engager et motiver ! Cela se traduit chez nous, entre autres, par une forte culture du feedback et davantage de visibilité sur l’employee journey1, avec des rendez-vous réguliers qui viennent rythmer l’année.
Notre culture entrepreneuriale incite nos collaborateurs à être moteurs de leur développement. Nous les guidons tout au long de leur évolution à travers une écoute active. À mon sens, on ne peut plus faire autrement : pour fidéliser ses talents, il faut individualiser et personnaliser les parcours. C’est exactement la même approche que pour nos clients !
En tant que fabricant de gros électroménager, votre entreprise n’est sûrement pas considérée comme la plus vertueuse… Comment attirez-vous les candidats en quête de sens ?
En effet, nous ne sommes pas perçus comme la firme la plus vertueuse et, pourtant, la RSE est un de nos piliers stratégiques. Un plan précis a été défini pour les trois prochaines années. Par exemple, nous savons que l’empreinte carbone d’un produit est liée entre 30 et 80 % à son usage. Grâce à la connectivité, nous sommes capables de connaître les habitudes des consommateurs, de diagnostiquer les pannes et de prolonger la durée de vie de nos produits.
Nous couplons ces engagements avec d’autres, davantage axés sur l’humain : le « care » est notre priorité. Au-delà des questions liées à l’allongement des carrières et à la pénibilité, nous menons des actions pour favoriser le bien-être au travail et prendre soin de la santé psychologique de nos salariés : application pour évaluer son niveau de stress, soutien psychologique, capsules de formation pour apprendre à mieux prioriser ses tâches ou préserver son équilibre, etc. Nous accompagnons aussi nos managers afin qu’ils soient équipés pour anticiper et gérer des situations parfois difficiles (par exemple, prémices d’un surmenage, retour d’un salarié après un arrêt de travail de longue durée ou retour de congé maternité).
Comment votre promesse employeur se différencie-t-elle de celles de vos concurrents ?
Notre particularité tient surtout à notre philosophie « RenDanHeYi», que l’on pourrait traduire par « l’empowerment », c’est-à-dire l’esprit d’initiative et l’autonomie. Certes, le salaire reste le critère n° 1 pour un candidat, mais la quête de sens, l’alignement avec les valeurs de l’entreprise, sa culture, viennent juste après. Chez nous, chacun est encouragé à proposer des idées et apporter des solutions. Nous cultivons l’esprit d’entreprendre et sommes organisés non pas en lignes de business, mais en microentreprises. Nous réduisons ainsi les process de validation et de prise de décision. Pour continuer d’insuffler cette dynamique, nous recherchons donc un certain type de profils, à l’aise avec cet état d’esprit, issus de différents secteurs d’activité et possédant ces softskills2. Notre promesse employeur, c’est d’être « la maison des entrepreneurs ».
Vous gérez donc votre DRH comme une microentreprise ?
Oui, tout à fait ! Nous nous efforçons d’être agiles et créatifs face à la réalité du marché et des besoins du business. Par exemple, face à la pénurie des talents, nous avons développé notre écosystème de partenaires et construisons une communauté de free-lances. Le CDI n’est plus une fin en soi, ce n’est plus le Graal !
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises de votre secteur ?
Je leur conseillerais d’être authentiques dans leurs échanges avec leurs candidats et salariés. Il faut rompre avec l’habitude d’être dans une logique de « surenchère ». À nous de faire preuve de transparence et d’humilité, d’être moins dans l’emballage !
(1) Parcours collaborateur. (2) Compétences douces ou qualités personnelles.
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