Comment repérer les signes de dégradation de la santé mentale chez un salarié ?

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Mis à jour le 24 octobre 2024


Mis à part les maladies ordinaires, la santé mentale représente la première cause d’arrêt maladie en France : 31 % des arrêts de travail sont ainsi liés à des problématiques mentales, dont 18 %, liés au travail. Réduction de l’absentéisme, préservation de la santé et de la performance, responsabilité de l’employeur (lire l’encadré)… : la santé mentale des salariés représente un enjeu majeur pour les entreprises. Mais comment agir ? Notamment en formant les managers à repérer les signes avant-coureurs de détresse et à adopter les bons réflexes.

1. Les signes auxquels être attentif

Comment savoir si un collaborateur ressent du mal-être au travail ou est en détresse psychologique ? Pour le déceler, voici les différents signes avant-coureurs de dégradation de la santé mentale auxquels être attentif. 

Les signes physiques 

On le sait, santé physique et santé mentale sont indissociables et imbriquées. Fatigue chronique, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, insomnies, réveils nocturnes, troubles digestifs, palpitations, sensations d'essoufflement ou d'oppression… : les petits soucis de santé sont souvent les premiers à apparaître quand la santé mentale se dégrade. Ces signes physiques reflètent souvent un état de stress, voire un épuisement professionnel latent, ils ne sont donc pas à négliger.

  • Les signes psychologiques

    La dégradation de la santé mentale se manifeste aussi souvent par des symptômes psychologiques qu’il faut apprendre à repérer. Les plus visibles sont d’ordre émotionnel comme les sautes d’humeur, une sensibilité ou une nervosité accrue, la tristesse, l’anxiété, les crises de larmes, l'irritabilité ou le manque d’entrain (« brown-out »), tous révélateurs d’une souffrance psychique. 

    Des troubles cognitifs ou intellectuels peuvent également apparaître : d’importants problèmes de concentration, des erreurs, des oublis fréquents, des difficultés à prendre des initiatives ou des décisions sont autant d’indicateurs à surveiller avec sérieux. Enfin, dans les cas les plus graves, le salarié peut souffrir de dépression et avoir des pensées suicidaires. 


  • Les changements de comportement 

    Autres signes révélateurs de problèmes de santé mentale : les changements soudains de comportement. Par exemple, un collaborateur habituellement sociable qui commence à s’isoler, qui évite les interactions avec ses collègues ou refuse de participer aux réunions. Ou bien un salarié, de nature plutôt calme, qui devient de plus en plus agité, irascible et agressif envers les autres. La perte de motivation, le désengagement évident (« bore-out ») et une baisse inhabituelle de la productivité ou de la performance peuvent aussi refléter une sensation de mal-être au travail. 

    Ces changements de comportement, surtout s’ils perdurent, devraient pousser les managers à intervenir rapidement.


2. S’organiser pour savoir détecter ces signes le plus tôt possible

L’enjeu pour les entreprises consiste à pouvoir identifier ces signes de dégradation de la santé mentale le plus tôt possible pour agir à temps et éviter que la situation ne s’aggrave. Pour y parvenir, voici quelques pistes d’action. 

Former les managers de proximité 

Les collaborateurs peuvent parfois être dans le déni et ne pas voir ou minimiser eux-mêmes ces signes de « burn-out », de « bore-out » ou de « brown-out »… C’est pourquoi les managers de proximité qui ont un contact direct avec les salariés au quotidien ont un rôle essentiel à jouer. Ils doivent se former sur la santé mentale afin de reconnaître facilement les symptômes de dégradation et intervenir de manière adéquate, notamment en initiant le dialogue sur ce sujet avec les personnes concernées.

  • Encourager l’expression des salariés 

    Il est aussi important de créer un climat général de confiance dans l’entreprise, propice au dialogue, grâce à une posture d’ouverture et de bienveillance. Dans cet esprit, afin de développer leurs compétences relationnelles, les managers peuvent, par exemple, se former à la communication non violente (CNV) et à l’écoute active

    Conditions de travail, missions, charge de travail, ambiance au sein de l’équipe, violence subie, manque de motivation, méthodes managériales inadaptées… : les collaborateurs devraient pouvoir, en effet, aborder ces sujets avec leur responsable hiérarchique sans peur des représailles. Différents temps et espaces de dialogue devraient ainsi être proposés aux salariés, comme des entretiens réguliers avec leur manager ou des discussions en petits groupes, pour leur permettre de s’exprimer librement sur leur mal-être au travail.

    Utiliser des questionnaires 

    Perception de la situation de travail, niveau de stress, symptômes ressentis, état de santé… : les questionnaires représentent également de précieux outils de « feedback » réguliers pour recueillir les signaux faibles auprès de l’ensemble des salariés et identifier les problèmes de santé mentale. Les enquêtes peuvent être anonymes.

  • Collaborer avec les RH et la médecine du travail 

    Enfin, la collaboration des managers avec les ressources humaines et le médecin du travail est capitale pour accompagner les salariés en difficulté. Les RH peuvent, par exemple, fournir des ressources et des outils pour aider les managers à mieux faire face à la situation. Et, de son côté, le médecin du travail peut recommander, si nécessaire, des adaptations de poste de travail ou des horaires.


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